Quand procrastiner peut être une bonne chose

par | 18 Oct 2024

Il est 14h, et Sarah fixe son écran d’ordinateur depuis une bonne demi-heure. Elle devrait être en train de finaliser ce rapport important pour son patron, mais quelque chose la bloque. Au lieu de forcer, elle décide de faire une pause et d’aller se promener dans le parc à côté de son bureau. Étrangement, c’est pendant cette balade improvisée que l’idée parfaite pour conclure son rapport lui vient à l’esprit. De retour à son bureau, elle termine son travail en un rien de temps, avec une qualité bien supérieure à ce qu’elle aurait produit en forçant plus tôt.

Sarah vient de vivre un exemple parfait de ce qu’on appelle la procrastination positive. Mais la procrastination peut-elle vraiment être positive ?

Qu’est-ce que la procrastination positive ?

On connaît tous la procrastination classique, cette fâcheuse tendance à remettre au lendemain ce qu’on pourrait (devrait ?) faire aujourd’hui. Elle nous fait repousser nos tâches importantes, souvent par peur ou par manque de motivation. Mais il existe une autre forme de procrastination, moins connue du grand public : la procrastination positive.

Contrairement à sa cousine négative, la procrastination positive consiste à reporter intentionnellement une tâche, non pas par paresse ou par évitement, mais dans le but d’améliorer la qualité du résultat final. C’est un report stratégique et réfléchi. Au lieu de se forcer à agir immédiatement, on choisit consciemment d’attendre le bon moment, de laisser mûrir nos idées, ou de prendre du recul pour mieux aborder le problème. Cette approche peut sembler contre-intuitive dans notre société du « tout, tout de suite », mais elle peut s’avérer étonnamment efficace lorsqu’elle est bien maîtrisée.

L’intention, moteur du report stratégique

Si tu veux maîtriser l’art de la procrastination positive, il y a un mot que tu dois graver dans ton esprit : intention. C’est elle qui fait toute la différence entre reporter une tâche de manière productive et tomber dans le piège de la procrastination classique.

Quand tu procrastines positivement, tu ne repousses pas par réflexe ou par peur. Tu prends une décision consciente et réfléchie. Tu te dis : « Je choisis de ne pas m’y mettre tout de suite, parce que je sais que ce n’est pas le bon moment ». C’est comme si tu plaçais un signet dans le livre de tes tâches, avec la ferme intention d’y revenir plus tard, dans de meilleures conditions.

L’intention, c’est ton garde-fou. C’est elle qui t’empêche de glisser sur la pente savonneuse de la procrastination classique. Quand tu reportes avec intention, tu restes aux commandes. Tu ne subis pas, tu choisis. Tu ne fuis pas la tâche, tu prépares le terrain pour mieux l’accomplir.

Prenons un exemple concret. Imaginons que tu doives écrire un article important. Au lieu de te forcer à taper frénétiquement sur ton clavier alors que l’inspiration n’est pas au rendez-vous, tu décides intentionnellement de reporter l’écriture à demain matin. Mais attention, ce n’est pas pour oublier la tâche ! Pendant ce temps, tu réfléchis à ton plan, tu notes des idées quand elles te viennent, tu laisses ton esprit explorer le sujet. Quand tu te mets enfin à l’écriture, tu es mieux préparé et plus inspiré.

Souviens-toi : l’intention est ton meilleur allié pour transformer la procrastination d’ennemi en ami. Elle te permet de rester maître de ton temps et de tes choix, tout en optimisant ta productivité et ta créativité. Alors la prochaine fois que tu décideras de reporter une tâche, demande-toi : est-ce que je le fais avec intention, ou est-ce que je me laisse simplement aller à la facilité ?

Les avantages de la procrastination positive

Si je prends le temps de te parler de la procrastination positive, ce n’est pas pour te donner une excuse de plus pour repousser tes tâches. Non, tu n’as pas besoin de moi pour ça. C’est plutôt parce que cette pratique, quand elle est bien maîtrisée, peut apporter de réels bénéfices à ta vie personnelle et professionnelle.

Un boost de créativité

La procrastination positive peut être un véritable catalyseur pour ta créativité. En accordant à ton cerveau le temps de « digérer » une idée ou un problème, tu lui permets de faire des connexions inattendues.

Ce temps de pause permet à ton esprit de vagabonder, d’explorer des pistes auxquelles tu n’aurais peut-être pas pensé si tu t’étais précipité sur la tâche. C’est dans ces moments de « non-action » apparente que ton cerveau travaille en coulisses, assemblant les pièces du puzzle de manière originale et innovante.

Souvent, les meilleures idées surgissent quand on ne les force pas.

Une meilleure gestion du stress

En choisissant consciemment quand agir, tu reprends le contrôle de ton temps et de tes priorités. Cette approche peut considérablement réduire le stress lié à la pression de devoir tout faire immédiatement. Tu passes d’un état d’urgence perpétuelle à une gestion plus sereine de tes tâches.

Cette réduction du stress a des effets en cascade sur ta santé mentale et physique. Tu te sens moins submergé, plus en contrôle, et cela se reflète dans la qualité de ton travail et de ta vie personnelle. Tu apprends à respirer entre les tâches, à prendre du recul, et à aborder chaque défi avec un esprit plus clair et plus serein.

Une efficacité accrue

Paradoxalement, en attendant le bon moment pour agir, tu peux souvent accomplir une tâche plus rapidement et avec de meilleurs résultats. C’est comme si tu prenais de l’élan avant de sauter : le temps de « non-action » te permet de rassembler tes ressources, tes idées et ton énergie. Tu prends le temps de tout noter pour pouvoir mieux travailler la prochaine fois que tu t’y mettras.

Et quand tu te lances enfin dans la tâche, tu es mieux préparé, plus concentré et plus motivé. Tu évites les faux départs et les erreurs dues à la précipitation. Cette approche peut t’aider à produire un travail de meilleure qualité en moins de temps, simplement parce que tu as choisi le bon moment pour agir.

Une priorisation naturelle

La procrastination positive peut t’aider à mieux prioriser tes tâches. Certaines choses que tu reportes finissent par se résoudre d’elles-mêmes ou par perdre de leur importance, te permettant de te concentrer sur l’essentiel. C’est comme si le temps faisait un tri naturel dans ta liste de tâches.

Cette priorisation naturelle t’aide à distinguer ce qui est vraiment important de ce qui ne l’est pas. Tu apprends à investir ton temps et ton énergie dans les tâches qui ont le plus d’impact, plutôt que de te disperser en essayant de tout faire à la fois.

Un renforcement de l’autodiscipline

Pratiquer la procrastination positive de manière consciente peut paradoxalement renforcer ton autodiscipline. En choisissant délibérément quand agir, tu exerces ton muscle de la volonté. Tu apprends à résister à l’impulsion de tout faire immédiatement ou de tout reporter indéfiniment.

Cette pratique t’aide à développer une meilleure maîtrise de toi-même. Tu deviens plus conscient de tes habitudes de travail, de tes rythmes naturels de productivité, et tu apprends à les utiliser à ton avantage. C’est un exercice d’équilibriste entre action et réflexion qui, bien maîtrisé, peut grandement améliorer ta productivité et ton bien-être.

Les risques qu’elle implique

Maintenant que tu as vu tous les avantages que peut apporter la procrastination positive, tu te dis peut-être que c’est la solution miracle à tous tes problèmes de productivité. Pas si vite ! Comme pour toute pratique, il y a un revers à la médaille. Il est crucial de comprendre les risques potentiels pour éviter de tomber dans les pièges de cette approche.

La limite est fine

Le plus grand danger de la procrastination positive, c’est qu’il est très facile de basculer dans la procrastination classique (qui est donc plutôt négative si systématique) sans même s’en rendre compte. Tu peux commencer avec les meilleures intentions du monde, en te disant que tu laisses mûrir tes idées, mais finir par simplement éviter la tâche par peur ou par paresse.

Cette frontière floue nécessite une grande honnêteté envers soi-même. Il faut constamment remettre en question ses motivations et s’assurer qu’on ne se ment pas à soi-même. C’est un exercice d’équilibriste qui demande de la pratique et de la vigilance.

Une pression accrue

Plus tu attends pour accomplir une tâche, plus la pression peut monter. Surtout s’il y a quelqu’un qui te demande sans cesse des nouvelles de ce projet super important. Ce qui était au départ une décision stratégique de reporter peut se transformer en une source de stress intense à mesure que l’échéance approche.

Cette pression accrue peut finalement nuire à ta performance. Tu risques de te retrouver dans une situation où tu dois te dépêcher pour finir, annulant tous les bénéfices potentiels de ton report initial. C’est comme si tu avais accumulé une dette de temps que tu dois maintenant rembourser avec des intérêts.

Des opportunités manquées

En attendant trop longtemps, tu risques parfois de rater le coche. Certaines opportunités ont une fenêtre limitée, et en repoussant l’action, tu pourrais voir ces portes se fermer devant toi. Le poste de tes rêves a été pourvu parce que tu as pris trop de temps à la rédiger. Le cours en ligne auquel tu voulais t’inscrire a fermé ses portes et tu dois attendre plusieurs mois avant la prochaine session. Les exemples sont malheureusement nombreux et nous le connaissons souvent trop bien.

Ce risque est particulièrement présent dans des domaines où les choses évoluent rapidement. Une idée brillante aujourd’hui pourrait être dépassée demain. Il faut donc être capable de reconnaître quand le moment est vraiment venu d’agir, au risque de voir tes efforts de réflexion réduits à néant.

Comment la pratiquer davantage au quotidien ?

Maintenant que tu connais les avantages et les risques de la procrastination positive, tu te demandes sûrement comment l’intégrer dans ton quotidien sans tomber dans les pièges de la procrastination classique. Ne t’inquiète pas, je vais te guider pas à pas dans cette pratique.

Tout commence par la fixation d’une limite. Lorsque tu décides de reporter une tâche, ne la laisse pas flotter dans un futur indéfini. Choisis consciemment un moment précis où tu t’y remettras. Par exemple, si tu reportes l’écriture d’un compte-rendu, ne te dis pas simplement « Je le ferai plus tard ». Fixe-toi une échéance claire comme « Je m’y mettrai demain à 10h » pour être sûr de vraiment t’atteler à la tâche. Cette approche te permet de garder le contrôle et d’éviter que le report ne se transforme en évitement.

Mais attention, ce temps de « pause » n’est pas synonyme d’inaction totale. C’est là qu’intervient la deuxième étape : rester actif pendant ce temps. Utilise ce délai pour réfléchir, faire des recherches ou laisser tes idées mûrir. Si tu as reporté l’écriture de ton compte-rendu, tu peux passer ce temps à faire un brainstorming, à lire des articles pertinents ou à discuter du sujet avec des collègues. Ainsi, quand tu te mettras finalement à la tâche, tu seras mieux préparé et plus inspiré.

Cependant, il est crucial d’apprendre à écouter ton intuition. C’est la troisième étape, et probablement la plus délicate. Il faut développer la capacité de reconnaître quand tu procrastines par peur ou par paresse, et quand c’est vraiment bénéfique. Pose-toi régulièrement la question : « Est-ce que je reporte cette tâche parce que j’ai besoin de plus de temps pour la réflexion, ou parce que j’ai peur de m’y mettre ? » Avec le temps et la pratique, tu deviendras de plus en plus habile à distinguer la procrastination positive de son homologue négatif.

Enfin, pour vraiment maîtriser l’art de la procrastination positive, il est essentiel de pratiquer la pleine conscience. Sois conscient de tes motivations quand tu décides de reporter une tâche. Observe tes pensées, tes émotions, et les raisons qui te poussent à attendre. Cette conscience accrue te permettra de prendre des décisions plus éclairées sur quand agir et quand attendre.

En suivant ces étapes – fixer une limite, rester actif, écouter ton intuition et pratiquer la pleine conscience – tu pourras commencer à intégrer la procrastination positive dans ton quotidien. Rappelle-toi que comme toute compétence, cela demande de la pratique et de la patience. Tu feras peut-être des erreurs au début, et c’est normal. L’important est d’apprendre de ces expériences et d’affiner ta pratique au fil du temps.

Conclusion

La procrastination positive est un outil puissant qui, utilisé avec intelligence, peut transformer ta façon de travailler et de créer. Elle t’offre la possibilité de sublimer tes projets en leur accordant le temps nécessaire pour mûrir et s’épanouir.

En maîtrisant cet art délicat, tu découvriras une nouvelle approche de tes tâches et de tes responsabilités. Tu apprendras que parfois, prendre du recul et laisser le temps faire son œuvre peut mener à des résultats surprenants et gratifiants. C’est une invitation à repenser notre relation au temps et à la productivité dans un monde qui valorise souvent l’action immédiate.

Cependant, n’oublie jamais que la clé réside dans l’intention et la conscience. La procrastination positive n’est pas une excuse pour remettre les choses à plus tard, mais un choix stratégique et réfléchi. Elle demande de l’honnêteté envers soi-même et une vigilance constante pour ne pas glisser vers la procrastination classique.

Alors la prochaine fois que tu te surprends à repousser une tâche, prends un moment pour réfléchir à tes motivations. Est-ce de la procrastination pure et simple, ou es-tu en train de laisser le temps faire son œuvre pour un meilleur résultat ? En te posant cette simple question, tu pourrais bien transformer ta façon de travailler et découvrir un nouvel équilibre entre action et réflexion.

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