La routine de Benjamin Franklin pour une vie équilibrée
Imagine-toi en 1726, dans les rues animées de Philadelphie. Le soleil se lève à peine et pourtant, tu aperçois déjà un jeune homme de 20 ans qui sort de chez lui, l’air déterminé. Ce n’est pas n’importe qui : c’est Benjamin Franklin, le futur “père fondateur de l’Amérique”, et il commence sa journée comme il le fait chaque matin, avec une routine bien établie.
Mais pourquoi s’intéresser à la routine d’un homme qui vivait il y a presque 300 ans ? Eh bien, tout simplement parce qu’il avait une routine remarquable, dont on peut tirer des leçons pour améliorer notre productivité aujourd’hui. Prêt à remonter le temps et à découvrir les secrets de Franklin ?
La routine quotidienne de Benjamin Franklin
Benjamin Franklin n’a rien à envier aux autres hommes de son temps. En plus d’avoir été l’un des Pères fondateurs des États-Unis, il a eu de nombreuses autres casquettes au cours de sa vie : diplomate, écrivain, imprimeur, physicien et même inventeur. Il est connu pour ses expériences sur l’électricité et c’est lui qui a inventé le paratonnerre qui nous protège encore aujourd’hui de la foudre.
Comme tu peux te l’imaginer, Benjamin Franklin était un homme très occupé, pourtant s’il a réussi à accomplir autant de choses, c’est grâce à une méthode rigoureuse d’organisation. Il croyait fermement en l’amélioration continue et en l’importance de la discipline personnelle. Alors il planifiait chacune de ses journées avec soin en suivant des routines quotidiennes bien définies pour couvrir tous les aspects importants de sa vie.
Dans son autobiographie, il nous détaille comment se déroule une journée type dans sa vie.
Et sa journée commençait assez tôt, généralement vers 5 heures du matin. Il débutait par se laver, prier et réfléchir à ce qu’il allait accomplir de bien dans la journée. Il en profitait pour se poser une question essentielle : « Que dois-je accomplir de bien aujourd’hui ?”. Sa réponse le guidait et servait de point de repère tout au long de la journée.
De 8h à 12h, il se consacrait à son travail, que ce soit dans son imprimerie ou sur ses projets personnels. Il se concentrait surtout sur les tâches les plus importantes, celles qui demandent une concentration intense. On peut aujourd’hui comparer cela à une séance de deep work.
De 12h à 14h, il prenait une heure pour déjeuner puis se consacrait à la lecture ou à la tenue de ses comptes.
L’après-midi, de 14h à 18h, était à nouveau dédié au travail. Soit il continuait ce qu’il faisait le matin dans l’hypothèse où il n’avait pas eu le temps de terminer. Sinon il s’engageait plutôt dans du travail créatif ou des expériences scientifiques.
La soirée, de 18h à 22h, était réservée au rangement de ses affaires, au dîner, aux divertissements et à un bilan de sa journée.
Avant de se coucher, il se posait la question : « Qu’ai-je accompli de bien aujourd’hui ?« . Avec cette question, il faisait alors rapidement un bilan de sa journée pour pouvoir s’améliorer jour après jour.
Puis il préparait les activités pour le lendemain et se couchait à 22h.
Comme tu peux le voir, il n’y a rien d’extravagant. Mais cette organisation lui permettait de maintenir un équilibre entre travail, développement personnel et loisirs.
Maintenant, voyons les 4 leçons que j’ai tirées de cette routine rigoureuse, mais efficace.
Travailler par blocs de temps dédiés à des activités spécifiques
Franklin divisait sa journée en blocs de temps bien définis, chacun dédié à une activité spécifique. Cette méthode, qu’on appelle aujourd’hui le « time blocking« , est un excellent moyen d’augmenter sa productivité.
Imagine que ta journée est comme un grand frigo vide. Au lieu de le remplir au hasard avec des aliments en vrac, tu vas soigneusement organiser ton frigo en compartiments. Un compartiment pour les légumes (ton travail intense), un autre pour les produits laitiers (ta lecture), un pour les fruits (ton apprentissage), etc. Chaque aliment a sa place, tout comme chaque activité a son moment dédié dans ta journée.
En travaillant ainsi, tu évites l’éparpillement et tu te concentres pleinement sur une seule chose à la fois. C’est un peu comme si tu disais à ton cerveau : « Ok, pendant les deux prochaines heures, on ne pense qu’à ça ! » Et crois-moi, ton cerveau adore avoir des instructions claires !
Mais les bénéfices ne s’arrêtent pas là. Cette méthode te permet de mieux gérer ton énergie. Tu peux placer les tâches qui demandent le plus de concentration aux moments où tu es le plus en forme. Par exemple, si tu es du matin, tu peux bloquer tes heures les plus productives pour ton travail le plus important. Par contre, si tu as du mal après le repas, tu vas plutôt en profiter pour faire des tâches qui demandent moins d’investissement.
Le time blocking t’aide aussi à lutter contre la procrastination. Quand tu sais que tu as un bloc de temps dédié à une tâche spécifique, tu es moins tenté de la remettre à plus tard. C’est comme si tu avais un rendez-vous avec toi-même, et on ne veut pas se poser un lapin, n’est-ce pas ?
Enfin, tu auras une meilleure visibilité sur ta journée. Tu peux voir d’un coup d’œil comment tu utilises ton temps et ajuster si nécessaire. L’avantage, c’est que tu peux aussi prévoir ton temps libre parce qu’il reste essentiel pour garder une certaine productivité sur le long terme.
Être le plus constant possible
Franklin suivait la même routine chaque jour, autant que possible. Cette constance était la clé de sa productivité exceptionnelle.
C’est comme si tu construisais une maison. Tu ne poses pas une brique un jour, puis dix le lendemain, puis plus rien pendant une semaine. Non, tu avances régulièrement brique après brique. C’est exactement pareil pour ta productivité et ton développement personnel.
La constance, c’est le secret pour vraiment progresser. Chaque petit geste que tu répètes devient une habitude, et chaque habitude façonne ton identité. Si tu lis 10 pages chaque jour, au bout d’un an, tu auras lu plus de 3600 pages ! Soit l’équivalent de 12 livres, c’est énorme, non ? Et tout ça, juste en répétant une petite action quotidiennement.
Par contre, être constant ne veut pas dire être rigide. Franklin adaptait sa routine quand c’était nécessaire. L’important, c’est de garder le cap général, même si tu dois faire un petit détour. C’est comme naviguer en mer : tu gardes ton objectif en vue, même si tu parfois dois ajuster ta trajectoire à cause des vents.
Sans oublier que tu vas réduire le stress lié à la prise de décision. Quand tu as une routine établie, tu n’as plus à te demander chaque matin « Qu’est-ce que je fais aujourd’hui ? ». Tu as déjà les grandes lignes directrices, et ça libère ton esprit pour des réflexions plus importantes.
S’autoévaluer régulièrement
Chaque soir, Franklin prenait le temps de faire le bilan de sa journée. Il se demandait s’il avait avancé vers ses objectifs et ce qu’il pouvait améliorer.
C’est comme si tu étais à la fois l’élève et le prof. À la fin de la journée, tu te notes. Pas pour te flageller si tu n’as pas tout réussi, mais pour comprendre ce qui a marché et ce qui peut être amélioré.
Cette habitude est super puissante. Elle te permet de rester aligné avec tes objectifs et d’ajuster ton comportement jour après jour. C’est comme ça qu’on progresse vraiment !
Cette auto-évaluation quotidienne, c’est aussi une façon de prendre la responsabilité de tes actes. Tu ne rejettes pas la faute sur les circonstances ou sur les autres. Tu te dis : « Ok, aujourd’hui, j’ai fait ça et ça. Qu’est-ce que je peux faire demain pour que ce soit encore mieux ?”
Cette prise de responsabilité est libératrice. Au lieu de te sentir victime des circonstances, tu te sens aux commandes. Tu passes du mode « réactif » au mode « proactif ». Et crois-moi, c’est là que la magie opère !
Mais si faire ce bilan quotidiennement est trop lourd pour toi, tu peux aussi faire ce bilan chaque semaine et chaque mois pour faire un point plus global.
Apprendre une nouvelle chose chaque jour
Franklin consacrait du temps chaque jour à la lecture et à l’apprentissage. Il savait que pour réussir, il fallait constamment nourrir son esprit.
Malheureusement, une fois l’école ou les études terminées, la plupart des gens cessent de consacrer du temps à leur formation. C’est comme s’ils fermaient la porte de leur cerveau en disant : « C’est bon, j’en sais assez ! ». Le problème c’est que, dans notre monde en constante évolution, celui qui arrête d’apprendre commence à prendre du retard. Et il faudra redoubler d’efforts pour le rattraper.
En consacrant 10 minutes de ton temps à l’apprentissage chaque jour, c’est comme si tu faisais un petit dépôt sur ton compte en banque de connaissances. Ça peut sembler peu sur le moment, mais au fil du temps, ça s’accumule et ça fait une grosse différence.
Il y a un proverbe japonais que j’adore et qui résume parfaitement cette idée :
On commence à vieillir le jour où on arrête d’apprendre ».
L’apprentissage continu, c’est comme une fontaine de jouvence pour ton esprit. Ça te garde curieux, flexible, et ouvert aux nouvelles idées.
L’idée n’est pas forcément d’apprendre des choses compliquées. Tu peux commencer simplement par regarder une vidéo de vulgarisation sur YouTube dans un domaine qui t’intéresse.
Avec Internet, tu as accès à une quantité infinie de connaissances, souvent gratuitement. Des cours en ligne aux podcasts, en passant par les livres audio et les articles de blog, les opportunités d’apprendre sont partout. L’important, c’est de garder cette curiosité et cette envie d’apprendre au fil des années.
Conclusion
Même si ces leçons sont tirées de la routine de Benjamin Franklin, tu n’as pas besoin de la copier aveuglément pour en profiter. L’important, c’est de s’en inspirer pour créer la tienne, celle qui te correspond vraiment.
Mais si ça t’intéresse quand même, j’ai testé sa routine pendant 7 jours et j’en ai fait une vidéo qui récapitule ce que j’en pense. Il y a du bon comme du moins bon, mais ça reste surtout une source d’inspiration pour modeler sa propre routine.
Après tout, nous ne sommes pas tous des Benjamin Franklin du 18e siècle ! Nos vies, nos objectifs et nos contraintes sont différents. Ce qui compte, c’est de trouver ton propre rythme, ta propre méthode.
Peut-être que tu es plus efficace le soir et que te lever à 5h du matin serait contre-productif. Ou peut-être que tu préfères faire ton bilan le matin plutôt que le soir. Il n’y a pas de bonne réponse, seulement TA réponse ! L’essentiel est d’expérimenter et d’ajuster jusqu’à ce que tu trouves ce qui te convient vraiment.
Et surtout, n’attends pas que tout soit parfait pour te lancer. Commence quelque part, teste de nouvelles choses, mais surtout reste constant. Comme on le dit souvent, ce n’est pas ce que tu fais une fois de temps en temps qui compte, c’est ce que tu fais régulièrement qui fait la différence.
Quel que soit ton choix, rappelle-toi que chaque petit pas compte. Chaque jour est une nouvelle opportunité de progresser, d’apprendre et de t’améliorer.